L’imagerie produite par RADARSAT-1, le
renommé satellite canadien d’observation de la Terre, aide une équipe de
scientifiques à répondre à des questions fondamentales sur le degré et
l’étendue du changement climatique mondial en Antarctique. Cette initiative,
la deuxième depuis 1997, est un projet conjoint de l’Agence spatiale
canadienne et de la NASA.
Les premières analyses démontrent qu’en seulement trois ans, la marge
glaciaire d’Amery a avancé de cinq kilomètres, alors que le glacier Shirase,
situé dans le secteur de l’océan Indien, a reculé de douze kilomètres. Les
scientifiques tentent de comprendre si ces modifications sont le résultat de
pressions climatiques extérieures sur l’immense calotte glaciaire ou si
elles résultent d’une instabilité épisodique et naturelle causée par les
forces contrôlant l’écoulement du complexe glaciaire. Les nouvelles mesures
de la vélocité prises lors de cette deuxième mission contribueront à
apporter une réponse à ces questions.
<< La calotte glaciaire de l’Antarctique bouge lentement mais sûrement par la
force même de son immense poids >>, a déclaré le chercheur principal du
projet M. Kenneth C. Jezek, du Byrd Polar Research Center de la Ohio State
University. << Cette mission nous fournit le premier cliché d’ensemble du
mouvement des glaces et un nouveau regard important sur les causes et les
modalités de ces modifications de la calotte glaciaire. De plus, en mesurant
l’étendue et la vélocité de la glace en mouvement, et en estimant son
épaisseur, nous pouvons déterminer dans quelle mesure la glace se détachera
du plus grand réservoir d’eau douce de la planète pour aller disparaître
dans l’océan. Ces calculs sont importants pour mieux comprendre l’influence
de l’Antarctique sur l’augmentation annuelle du niveau de l’océan, d’environ
deux millimètres par
année. >>
Pour cette mission, le satellite RADARSAT-1 de l’Agence spatiale canadienne
a braqué son radar sur la partie extérieure du continent deux fois au cours
de chacune des trois périodes consécutives de 24 jours, qui se sont
terminées le 14 novembre. << Cette mission était un défi pour nos
professionnels, qui devaient piloter le satellite de façon très précise, en
contrôlant l’orbite à 800 kilomètres d’altitude au moyen d’allumages
périodiques des propulseurs à bord du satellite, afin de le positionner à
moins de quelques centaines de mètres de sa position nominale pour chaque
orbite >>, a expliqué Rolf Mamen, directeur général, Exploitation spatiale, à
l’Agence spatiale canadienne. La navigation précise et les données provenant
des six passages permettent de produire des cartes topographiques détaillées
et de mesurer la vitesse des glaciers en mouvement.
Les deux missions scientifiques exécutées par RADARSAT-1 ont produit un
nouvel ensemble de données de base pour la communauté scientifique, qui
deviendront indispensables pour la surveillance de l’état de la calotte
glaciaire de l’Antarctique. Et même si RADARSAT-1 a déjà dépassé sa durée
prévue d’exploitation par l’Agence spatiale canadienne, cette même
technologie d’avant-garde continue de produire de l’imagerie de qualité
supérieure servant aux recherches sur les glaces polaires dans la région
arctique du Canada.
RADARSAT-2, actuellement en construction par MacDonald Dettwiler and
Associates, de la Colombie-Britannique, pour l’Agence spatiale canadienne,
et dont le lancement est prévu pour 2003, contribuera à élargir les vastes
archives de données déjà recueillies par RADARSAT-1. Ces satellites uniques
d’observation de la Terre et l’équipe hautement professionnelle de l’Agence
spatiale canadienne rendent un service important en fournissant des données
clé à des clients opérant dans les domaines de la cartographie, la géologie,
l’océanographie, la surveillance des glaces, l’agriculture, l’exploration
des ressources naturelles, la gestion de l’aide lors de catastrophes partout
dans le monde, et ils aident les scientifiques à mieux comprendre et mesurer
les effets du réchauffement de la planète.
à propos des missions de cartographie de l’Antarctique
Fort du succès de la première cartographie complète du continent en 1997,
RADARSAT-1 a été déployé à nouveau en novembre 2000 pour effectuer une
deuxième mission de cartographie de l’Antarctique. Cette initiative était un
projet conjoint de l’Agence spatiale canadienne et de la NASA. L’équipe
scientifique comprend des membres du Byrd Polar Research Center de l’Ohio
State University, le Jet Propulsion Laboratory de la NASA, les installations
de RSO à l’University of Alaska, à Fairbanks, et de la Vexcel Corporation.
Cette mission fait partie de la Earth Science Enterprise de la NASA, un
programme de recherche à long terme destiné à étudier comment les activités
humaines et les changements naturels affectent l’environnement mondial.
à propos de l’Agence spatiale canadienne (ASC)
Créée en 1989 et établie à Saint-Hubert, au Québec, l’Agence spatiale
canadienne coordonne tous les éléments du Programme spatial canadien. Sous
son secteur d’activité unique, << Connaissances spatiales, applications et
développement industriel >>, l’ASC chapeaute sept secteurs de service : Terre
et environnement, Sciences spatiales, Présence humaine dans l’espace,
Télécommunications par satellites, Technologies spatiales génériques,
Services de spatioqualification et Sensibilisation. L’Agence spatiale
canadienne se veut à l’avant-garde du développement et de l’application des
connaissances spatiales pour le mieux-être des Canadiens et de l’humanité.
– 30 –
Pour plus d’information :
Des animations seront diffusés sur NASA TV le 22 mars entre 16 h 30 et 21 h
(GE-2, transpondeur 9C, bande C, 85 degrés de longitude ouest, fréquence
3888 MHz, polarisation verticale, audio mono à 6,8 MHz.
La mission : http://www.bprc.mps.ohio-state.edu/radarsat
Les images : http://www.jpl.nasa.gov/pictures/antarctica/
L’Agence spatiale canadienne et RADARSAT-1 : http://www.espace.gc.ca
André Leclair
Agent principal de communications
Agence spatiale canadienne
Tél. : (450) 926-4370
Courriel : andre.leclair@espace.gc.ca