LASER ENTRE LES SATELLITES SPOT 4 ET ARTEMIS

La première image transmise par liaison optique laser entre satellites a été obtenue le 30 novembre 2001 et
envoyée par liaison radio-fréquence classique à 20 Ghz à la station de réception de Spot Image à Toulouse.
Conçu en étroite collaboration entre le CNES et l’ESA, et réalisé par ASTRIUM avec le support de plus de
vingt sous-traitants européens, ce nouveau système de liaison -SILEX- assure désormais la transmission d’images
vidéo haute définition à 50 Mega bits par seconde entre le terminal Pastel de SPOT 4 et le terminal Opale
d’ARTEMIS.

Cette image de Lanzarote aux Canaries est disponible en format ftp sur le site suivant : ftp://ftp.spotimage.fr/incoming/PASTEL pour tous usages par les médias

Un défi technologique

Au cours de ces dernières semaines, le CNES, l’ESA et les spécialistes d’ASTRIUM ont vérifié les performances de la liaison laser entre ARTEMIS situé sur
une orbite à 31.000 kms d’altitude et SPOT 4 à 832 kms d’altitude.

Le principal avantage de la liaison optique laser réside dans sa grande disponibilité. Dans le cas de SPOT 4, le lien de communication peut être établi si
nécessaire pendant plus de 50% de l’orbite. Ceci augmente considérablement les possibilités de transmission en direct et réduit le temps entre l’acquisition des
images et leur mise à disposition pour les utilisateurs.

Les terminaux SILEX sur les deux satellites ont démontré leur robustesse en menant à bien toutes les opérations prévues : l’acquisition a été réalisée
intégralement dans les délais spécifiés et la liaison optique a été maintenue pendant toute la durée programmée. Les performances en matière de communication
ont été évaluées en mesurant le taux d’erreur de bits : les résultats ont été excellents avec un taux compris entre 10-9 et 10-10.

Une fois constaté que la liaison optique pouvait être établie et maintenue en toute sécurité et que la qualité de la communication était quasiment parfaite, le
CNES et l’ESA ont commencé, à partir du 30 novembre 2001, à transmettre des images de SPOT 4, via le satellite relais ARTEMIS, à la station de réception
située sur le site de Spot Image à Toulouse. Ces images ont été réalisées peu avant la transmission et stockées dans une mémoire de masse du satellite. La
transmission des données s’est avérée aussi réussie que lors des essais précédents et la qualité des images est parfaite. Une transmission directe sans stockage
intermédiaire à bord a également été réalisée.

Une coopération exemplaire

Il convient de souligner que la réussite de la transmission des images n’est pas exclusivement due aux bonnes performances des éléments matériels du satellite
mais également à l’excellente coopération entre tous les centres de contrôle impliqués. Les entités ayant participé à la transmission des images sont le centre de
contrôle SPOT 4 au CNES à Toulouse, la station de traitement et de réception des images (SRIP fourni par IN-SNEC) de Spot Image à Toulouse, le Centre de
contrôle de la mission ESA-ARTEMIS à Redu en Belgique et le Centre de contrôle des opérations ARTEMIS à Fucino en Italie, opéré par Telespazio.

Les principaux industriels concernés par le développement du système SILEX sont Astrium en France, en Allemagne et au Royaume-Uni ainsi que Bosch et
Zeiss en Allemagne, et la participation de nombreux sous-traitants. Le maître d’Å“uvre pour la réalisation du satellite ARTEMIS est Alenia Spazio.

De nouvelles applications

Outre les transmissions dans le domaine de l’observation de la Terre, cette première démonstration ouvre de nouvelles perspectives dans le domaine des
transmissions entre satellites, que ce soit avec la station spatiale, des sondes d’exploration de l’univers, les futures constellations en orbite basse ou entre les
satellites de communication géostationnaires. Dans ce dernier cas, les opérateurs de flottes de satellites pourront, avec un tel système, mieux répartir la charge du
trafic en fonction de leur besoin et couvrir le monde entier avec trois satellites reliés entre eux.

Nota :

Rappelons que le satellite Artemis a été lancé le 12 juillet 2001 de Kourou par Ariane 5. En raison d’un dysfonctionnement de
l’étage supérieur du lanceur, il a été largué sur une orbite trop basse. Depuis lors, le satellite a rehaussé son orbite par ses propres
moyens jusqu’à une altitude de 31 000 km. Pour parvenir à l’orbite géostationnaire, située à 36 000 km, Artemis utilisera son système
de propulsion ionique de conception inédite. Il devrait ainsi disposer d’une accélération suffisante en n’utilisant que 20 kg de xénon
comme carburant. Pour réaliser la manÅ“uvre de rehaussement d’orbite, le satellite devra être orienté dans une direction qui n’était pas
prévue dans les spécifications de référence. A cet effet, une équipe d’experts de l’ESA, d’Alenia et d’Astrium UK et Allemagne
(également responsable du développement du double système de propulsion ionique) élabore actuellement un nouveau logiciel de contrôle,
qui sera téléchargé à bord du satellite. Il est prévu que ce nouveau logiciel soit entièrement validé à la mi-décembre et que le
rehaussement d’orbite démarre avant Noël, ce qui permettra à Artemis d’atteindre sa position définitive d’ici l’été prochain. Artemis aura
une durée de vie opérationnelle d’au moins 5 ans.

Le satellite SPOT4 a été développé par le CNES au titre d’un accord de partenariat entre la France, la Suède et la Belgique ; il a
été lancé le 24 mars 1998. Le système SPOT comprend actuellement trois satellites (SPOT 1, 2 et 4), ainsi qu’un réseau mondial de
stations de réception. Les données sont diffusées par la société Spot Image implantée à Toulouse. SPOT 5, qui disposera de capacités
améliorées (résolution de 2,5 m, largeur de balayage au sol de 60 km et nouvel instrument stéréoscopique à haute résolution), sera
lancé en avril 2002 et assurera ainsi la continuité du service aux utilisateurs.

Contacts presse :

CNES – Sandra Laly – tel. 01 44 76 77 32

ESA – Franco Bonacina – tel. 01 53 69 77 13

ASTRIUM РR̩mi Roland Рtel. 01 34 88 34 24

SPOT IMAGE – Anne-Marie Bernard – tel. 05 62 10 40 10

© CNES 6/12/2001