de la navette spatiale américaine
Quatre expériences françaises se trouveront à bord de la navette spatiale américaine Columbia, dont le lancement est prévu demain 16 janvier depuis Cap Canaveral (Floride, Etats-Unis) pour une mission scientifique de 16 jours.
Grâce aux 31 charges utiles scientifiques et commerciales embarquées à l’occasion du vol STS 107, l’équipage de Columbia va réaliser plus de 80 expériences dans le domaine de la biologie, de la recherche biomédicale et des contre-mesures, des sciences de la matière et des sciences de la Terre. Celle des scientifiques français seront réalisées sur des charges utiles de l’ESA et de la NASA :
– Le Professeur Alexandre et le Dr Vico du Laboratoire de Biologie du Tissu Osseux (LBTO) de St Etienne réaliseront une expérience sur le comportement de cellules osseuses grâce à l’incubateur biologique Biobox de l’ESA. Leur objectif est de comprendre, en utilisant des cellules d’origine humaine, la formation et le métabolisme des points de contacts entre les cellules osseuses (ostéoblastes) et le support de culture. Les points de contacts interagissent avec le cytosquelette qui est responsable de la morphologie de la cellule et qui transmet des informations orientant l’activité métabolique de la cellule (phénomène de mécano-transduction).
– R. Giege de l’Université de Strasbourg participe à l’une des huit expériences d’APCF (Advanced Protein Crystallisation Facility), une installation de l’ESA pour l’étude de la croissance des protéines en micropesanteur afin d’obtenir des cristaux de haute qualité. L’expérience alsacienne va permettre de réaliser des essais de cristallisation de deux protéines déjà étudiées au sol par ce laboratoire : la thaumatine de Thaumatococcus daniellii et l’aspartyl-ARNt synthétase de Thermus thermophilus.
– A partir de l’instrument canadien OSTEO, l’ERISTO (European Research In Space and Terrestrial Osteoporosis) se propose d’étudier les réponses de cellules osseuses à leur environnement. Le but de ce projet est de valider des modèles cellulaires (in vitro) de l’ossification : les cellules osseuses seront cultivées en utilisant un support classique (le collagène de type 1) ou un support de synthèse très proche de la matrice osseuse (phosphate de calcium) synthétisé par un laboratoire canadien. La comparaison des résultats obtenus sur ces deux substrats avec les observations réalisées lors de missions précédentes sur des animaux apporteront des informations fondamentales sur les effets de l’environnement sur le comportement cellulaire. La validation au cours de cette expérience du système standard (substrat de synthèse/cellules osseuses) ouvrira d’intéressantes perspectives pour l’utilisation de ce modèle in vitro dans les recherches sur l’ossification et l’ostéoporose. Le LBTO et l’Institut de médecine et de physiologie spatiale de Toulouse (MEDES) participent à ce projet.
– Jacqueline Gabrion de l’Institut de Neurosciences de Paris, étudiera l’influence de la micropesanteur sur le mécanisme de formation du liquide céphalorachidien (LCR) grâce à l’instrument FRESH-02 (Fundamental Rodent Experiments Supporting Health). L’équipe scientifique s’intéresse plus particulièrement au métabolisme et au fonctionnement du plexus choroïde, une fine membrane qui se situe sur les parois des ventricules de l’encéphale et qui contrôle le métabolisme du LCR.
Cette dernière expérience a été sélectionnée par le Comité International ILSWG (International Space Life Sciences Working Group) qui regroupe la plupart des agences spatiales partenaires de la Station Spatiale Internationale.
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